BNC – Régimes sectoriels – Produits des cessions de droits portant sur des logiciels originaux par leur auteur, personne physique

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Le 2ème alinéa du I de
l’
article 93 quater du code général des impôts (CGI) soumet au régime des plus-values à long terme les produits
retirés des cessions de droits portant sur des logiciels originaux par leur auteur, personne physique.

I. Portée du dispositif

A. Bénéficiaires de la mesure

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Les dispositions du
2ème alinéa du I de l’article 93 quater du
CGI
s’appliquent aux personnes physiques qui, dans le cadre de leur activité de créateur indépendant de logiciels, sont imposées à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices non
commerciaux et dont les droits bénéficient de la protection prévue par le code de la propriété intellectuelle.

Ne sont pas concernés par cette mesure :

– les personnes morales quels que soient leur forme et leur régime fiscal ;

– les contribuables qui relèvent des catégories des bénéfices industriels et commerciaux et des
bénéfices agricoles.

B. Nature des logiciels

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Le logiciel dont les droits sont cédés doit présenter un caractère original.

Le logiciel s’entend de l’ensemble des programmes, procédés et règles, et éventuellement de la
documentation nécessaire à leur mise en œuvre, relatifs au fonctionnement d’un ensemble de traitement de données.

Les logiciels originaux s’entendent de ceux qui :

– résultent d’un travail intellectuel et personnel de leur créateur allant au-delà de la
simple mise en œuvre d’une logique automatique et contraignante ;

– constituent une œuvre originale dans leur conception et dans leur expression et n’empruntent
pas à des logiciels déjà créés notamment en les traduisant dans un autre langage ou en les adaptant à d’autres matériels ou à des utilisations spécifiques.

Sont cependant sans incidence sur le caractère original des logiciels :

– leur caractère esthétique ou utilitaire ;

– leur intérêt ou leur utilité ;

– leur nature technique (logiciels d’application ou d’exploitation).

C. Produits concernés

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Le régime de faveur est réservé aux produits des cessions de droits portant sur des logiciels
originaux. Ces droits s’entendent tant des droits de propriété que des droits d’utilisation.

Le régime d’imposition des plus-values à long terme est donc applicable :

– aux produits résultant de la cession de logiciels originaux ;

– aux produits retirés de la concession – exclusive ou non – de licence d’exploitation, de
distribution ou d’utilisation de logiciels originaux.

Seules les sommes nettes sont soumises à cette imposition. Il convient donc de déduire du
montant brut perçu les frais nécessités par la recherche et la mise au point du logiciel, d’une part, et ceux exposés, le cas échéant, pour sa maintenance ou son amélioration, d’autre part.

Remarque : Ces dispositions n’ont cependant pas pour effet de conférer aux
produits concernés la nature de plus-values de cession d’éléments d’actifs immobilisés. Les dispositions de l’article
151 septies du CGI
ne leur sont donc pas applicables (cf. BOI-BNC-BASE-30-10 V).

II. Modalités d’imposition

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Les produits visés au
I de l’article 93 quater du CGI sont soumis à l’impôt sur le revenu au taux des plus-values à long terme prévu au
I de l’article 39 quindecies du CGI auquel doivent être ajoutés les prélèvements sociaux.

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Dès lors que les conditions définies au
I de l’article 93 quater du CGI sont satisfaites, les produits provenant de la cession de logiciels bénéficient du régime
des plus-values à long terme alors même que les logiciels seraient inscrits sur le registre des immobilisations et amortissements et seraient totalement ou partiellement amortis. Il en est de même
lorsque les frais de recherche et de mise au point ont été déduits au titre des dépenses professionnelles.

Remarque : Conformément aux dispositions du
I de l’article 236 du CGI, les contribuables, y compris ceux relevant de la catégorie des bénéfices non commerciaux, ont le
choix entre la déduction immédiate des dépenses de conception de logiciels et leur immobilisation (cf. BOI-BIC-CHG-20-30-30).

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Hassan KOHEN
Avocat Associé

Hassan Kohen

Avocat au Barreau de Paris • Droit Pénal & Droit du Travail

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