Article 706-53-10 du Code de procédure pénale
Définition et application par la jurisprudence
Texte de loi
Article 706-53-10
Toute personne dont l’identité est inscrite dans le fichier peut demander au procureur de la République de rectifier ou d’ordonner l’effacement des informations la concernant si les informations ne sont pas exactes ou si leur conservation n’apparaît plus nécessaire compte tenu de la finalité du fichier, au regard de la nature de l’infraction, de l’âge de la personne lors de sa commission, du temps écoulé depuis lors et de la personnalité actuelle de l’intéressé. La demande d’effacement est irrecevable tant que les mentions concernées subsistent au bulletin n° 1 du casier judiciaire de l’intéressé ou sont relatives à une procédure judiciaire qui est toujours en cours. Si le procureur de la République n’ordonne pas la rectification ou l’effacement, la personne peut saisir à cette fin le juge des libertés et de la détention, dont la décision peut être contestée devant le président de la chambre de l’instruction. Avant de statuer sur la demande de rectification ou d’effacement, le procureur de la République, le juge des libertés et de la détention et le président de la chambre de l’instruction peuvent faire procéder à toutes les vérifications qu’ils estiment nécessaires et notamment ordonner une expertise médicale de la personne. S’il s’agit d’une mention concernant soit un crime, soit un délit puni de dix ans d’emprisonnement et commis contre un mineur, la décision d’effacement du fichier ne peut intervenir en l’absence d’une telle expertise. Dans le cas prévu par l’avant-dernier alinéa de l’article 706-53-5, le procureur de la République, le juge des libertés et de la détention et le président de la chambre de l’instruction, saisis en application des dispositions du présent article, peuvent également ordonner, à la demande de la personne, qu’elle ne sera tenue de se présenter auprès des services de police ou de gendarmerie pour justifier de son adresse qu’une fois par an.
Source : Légifrance (DILA) – Licence Ouverte 2.0
Consulter sur LégifranceApplication par la jurisprudence
Nota bene — art. 706-53-10 CPP (FIJAISV): en pratique, les juges contrôlent in concreto les demandes de rectification ou d’effacement en fonction de la réalité des condamnations ou procédures, de la dangerosité actuelle et du comportement depuis les faits, avec une motivation exigée et un examen de proportionnalité.
Le parquet est saisi en premier ressort et, en cas de refus, un recours juridictionnel est ouvert, le juge vérifiant notamment la régularité des données, l’intérêt légitime à l’effacement et le respect des délais de conservation légaux.
La jurisprudence rappelle que l’inscription au FIJAISV est une mesure de sûreté et non une peine, mais qu’elle porte atteinte aux droits de la personne, justifiant un contrôle serré de la nécessité et de la proportion des restrictions maintenues.
Jurisprudence citant cet article
Aucune jurisprudence analysée pour le moment.
Besoin d’un conseil ?
Notre cabinet intervient sur Paris et en France entière pour toute question relative à l’application de cet article.
Téléphone : 06 89 11 34 45
Prendre rendez-vous