Cour de justice de l’Union européenne, le 7 avril 2022, n°C-801/21

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I. L’exigence d’un lien direct et concret entre le signe et les produits

A. La constatation d’un décalage sémantique protecteur du signe

La juridiction rappelle que l’examen du caractère descriptif doit établir l’existence d’un rapport « suffisamment direct et concret » entre le mot et les biens désignés par la demande. En l’espèce, la simple juxtaposition de deux termes courants ne permet pas de conclure automatiquement à une absence de caractère distinctif pour le public concerné. Le juge considère que l’assemblage verbal ne constitue pas une désignation usuelle des machines de recyclage et conserve une part d’imprévisibilité dans sa construction lexicale globale. L’absence de perception immédiate d’une information sur la nature des produits justifie ainsi l’écartement du motif absolu de refus prévu par le règlement européen. Cette reconnaissance d’un décalage sémantique s’accompagne d’une analyse fine de la réaction du public face à la complexité de l’expression soumise à l’examen de l’autorité.

B. La nécessité d’un effort de réflexion pour le public pertinent

La Cour souligne que le consommateur doit effectuer un cheminement intellectuel pour associer le signe aux fonctionnalités techniques des produits mis en vente sur le marché. Cette exigence d’un « effort de réflexion » s’oppose à la vision de l’administration qui privilégiait une approche purement étymologique et décomposée des éléments formant le signe complexe. La décision précise que le public ne perçoit pas « sans autre réflexion » un lien descriptif, ce qui permet de préserver la validité de l’enregistrement contesté par l’autorité. Cette approche favorise les signes évocateurs qui nécessitent une certaine interprétation tout en remplissant leur fonction essentielle de distinction de l’origine commerciale des marchandises. L’explication des critères techniques de la descriptivité permet d’appréhender plus largement les enjeux liés à la régulation de la propriété intellectuelle au sein de l’Union.

II. La consolidation d’une approche libérale des conditions de l’enregistrement

A. La limitation stricte des interdictions fondées sur la descriptivité

Le juge de l’Union européenne adopte une interprétation restrictive des causes de nullité afin de ne pas restreindre indûment le choix des signes par les opérateurs. La solution confirme que le risque de monopolisation d’un terme ne peut être invoqué que si celui-ci désigne de manière manifeste une caractéristique essentielle du produit. En validant l’analyse du Tribunal de l’Union européenne, la Cour protège la capacité créative des entreprises contre des refus administratifs fondés sur des interprétations linguistiques rigides. Cette position renforce la sécurité juridique des déposants en stabilisant les critères d’appréciation de la distinctivité au sein du système de la marque de l’Union.

B. Le maintien de l’équilibre entre protection et libre concurrence

L’intérêt général exige que les termes purement descriptifs restent disponibles pour tous les concurrents afin d’assurer une concurrence loyale et transparente dans le commerce. Cependant, cet impératif ne doit pas conduire à l’exclusion systématique de combinaisons de mots dès lors qu’elles présentent une identité propre et une structure originale. L’arrêt assure que seuls les signes dépourvus de toute portée distinctive soient écartés, laissant ainsi une large place aux stratégies de communication basées sur la suggestion. La décision s’inscrit dans une jurisprudence constante qui privilégiait déjà la protection du signe dès qu’un doute subsiste sur son caractère immédiatement informatif pour le consommateur.

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Hassan KOHEN
Avocat Associé

Hassan Kohen

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