Cour de justice de l’Union européenne, le 20 juin 2024, n°C-801/21

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I. La confirmation de la protection des signes non enregistrés

A. Le maintien de la pertinence du droit national antérieur

Le juge européen énonce que la validité d’une marque doit s’apprécier en tenant compte exclusivement de la situation juridique existante au jour du dépôt. L’arrêt précise que « l’existence d’un motif d’opposition doit être appréciée au moment du dépôt de la demande d’enregistrement de la marque de l’Union ». Cette position garantit que les changements politiques ultérieurs, comme le retrait d’un État, ne privent pas indûment les tiers de leurs droits de propriété. L’autorité administrative doit par conséquent continuer à appliquer les règles de l’État sortant pour évaluer la légalité de l’opposition formée par la société. Le respect de cette antériorité juridique suppose toutefois une analyse rigoureuse de la portée réelle du signe sur le marché économique concerné.

B. L’exigence d’un usage commercial de portée non locale

La Cour rappelle que la protection d’un signe non enregistré suppose la démonstration d’un usage effectif et constant dans la vie des affaires. Les magistrats soulignent que l’opposant doit établir que le signe invoqué possède une notoriété suffisante pour justifier l’interdiction de tout nouvel usage concurrent. Cette condition essentielle vise à protéger les investissements réalisés tout en évitant la prolifération de droits occultes nuisibles à la liberté du commerce. L’équilibre ainsi maintenu assure une concurrence loyale entre les entreprises sans imposer des contraintes excessives aux nouveaux demandeurs de titres de propriété industrielle. Cette protection des droits acquis s’accompagne d’une surveillance étroite de la manière dont l’administration applique les législations nationales lors de ses décisions.

II. L’encadrement des compétences de l’autorité administrative

A. L’obligation de vérification du contenu de la législation nationale

Le Tribunal de l’Union européenne possède le devoir de vérifier si l’autorité administrative a correctement interprété les dispositions complexes du droit national invoqué. L’arrêt confirme que cette autorité ne peut rejeter une preuve au seul motif qu’elle provient d’un système juridique désormais étranger à l’Union européenne. Le contrôle exercé par le juge assure une application uniforme des critères de protection sur l’ensemble du territoire géographique couvert par la marque. Cette exigence de rigueur impose aux instances administratives une veille permanente sur les jurisprudences nationales susceptibles d’affecter la validité des titres européens. La confirmation de ce contrôle juridictionnel rigoureux entraîne des conséquences directes sur l’issue du litige ainsi que sur la charge des frais.

B. Les conséquences de l’annulation et la répartition des frais

Le rejet du pourvoi entraîne la confirmation de l’annulation de la décision initiale et oblige l’autorité administrative à statuer à nouveau sur l’opposition. La Cour ordonne expressément que « l’autorité administrative est condamnée aux dépens » en raison du rejet de son argumentation juridique devant la haute instance. L’État membre intervenant doit quant à lui « supporter ses propres dépens » conformément aux règles de procédure qui régissent les interventions devant la juridiction. Cette décision finale renforce la protection des opérateurs privés face aux administrations et stabilise durablement le cadre juridique des marques dans l’Union.

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Hassan KOHEN
Avocat Associé

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